[Semaine du 1er au 7 Septembre] Texte écrit sur la ZAD, la 1ere semaine de deboisement par un occupant

Texte écrit sur la ZAD, la 1ere semaine de deboisement par un occupant:

J’ai vu un chat blanc qui attaquait un serpent dans la forêt des mille verts, présage que je ne peux qu’interpreter qu’avec les yeux du reve…
J’ai vu le très vieux chêne et nous avons parlé du massacre des arbres…
Tout cela n’est pas si grave me dit-il nous étions la avant vous, nous le serons après. Les mille et une graines remplaceront nos frères sacrifiés.

J’ai vu un grand guerrier a la mine farouche ployant sous la douleur de sa jambe meurtrie qui ne se plaignait pas et j’ai porte son sac.
J’ai vu des femmes enfants mutilés par les tirs des hommes cosmonautes sans pitié le coeur couvert de haine.

J’ai vu des prêtres fous invoquant a leur aide les entités du ciel, de la Terre et du feu.
Des jeunes gens en nage, sous le soleil de plomb, qui creusaient des tranchées pour bloquer les machines.
Des femmes magnifiques leur donner a manger…
Des vieillards courageux prodiguer leurs conseils.

J’ai vécu dans ce reve et j’ai reve la pluie pour que, dans leur bourbier, s’enterrent leurs machines…
Le dragon invoque apparut dans la lune et l’orage gronda et les éclairs brillerent loin des discours…

Des humains se battent avec l’ardeur farouche de leurs aïeuls gaulois, les légions periront de leur propre colère!
Courage, honneur et gloire a tous ces combattants!!!

Que le ciel foudroit nos ennemis afin que nos enfants puissent courir un jour sous l’ombre des grands chênes…

Que vive la forêt de Sivens! Et meurent les machines…

5 réflexions au sujet de « [Semaine du 1er au 7 Septembre] Texte écrit sur la ZAD, la 1ere semaine de deboisement par un occupant »

  1. Superbe ! Les larmes perlent sur mon visage. Beauté, force, espoir, courage…
    émue
    et heureuse de lire cette poésie qui me touche plus profondément que les mots-couteaux. Merci pour toute cette énergie qui s’en dégage.

  2. scène de la vie au quotidien
    Petite conversation, ce matin au marché.

    Bonjour, voisin. Comment ça va ?….Ah ! vous trouvez que j’ai mauvaise mine ! C’est que je n’ai guère dormi cette nuit ; je reviens du Testet, vous savez, cet endroit dans le Tarn où ils veulent faire un barrage, le barrage de Sivens. Et ce que j’ai vu là-bas me déchire et me révolte trop pour que je puisse dormir….
    Quoi, vous n’êtes pas au courant de cette histoire de barrage ? Alors là, voisin, vous me faites penser à ces gens à l’arrière, pendant la guerre de 14, qui vivaient tranquillement (certains faisaient même la fête !) pendant que les jeunes étaient dans les tranchées avec les rats et crevaient comme des chiens…. Oui, d’accord, j’exagère, mais à peine : cette mentalité est là. Bon, je vous explique : ce barrage, voulu par le Conseil Général, est un projet complètement inutile, inadapté et dépassé. Personne n’en a besoin, si ce n’est quelques agriculteurs, non ! pas des agriculteurs, plutôt des industriels de l’agriculture, vous savez, ces types qui arrosent leurs grands champs de maïs à longueur de journée. Vous hurlez, c’est vrai, vous avez raison : l’évaporation, l’eau gaspillée alors qu’on en manquera de plus en plus ! Et vous savez, les autres, les vrais agriculteurs, ceux qui nous nourrissent, à proximité, avec de la vraie nourriture, bonne et bien riche, ceux-là n’en veulent pas de ce barrage et ils se battent pour qu’il ne soit pas construit. J’ai vu un paysan octogénaire, un authentique, qui tentait d’empêcher avec sa paire de bœufs le passage des engins de mort, les dévoreurs d’arbres. Quel homme ! Et des gens qui vivent là-bas luttent aussi avec eux. Il y a même des jeunes, beaucoup de jeunes, qui sont venus se battre contre ce projet stupide. Et pas des voyous, des bons à rien comme on voudrait nous le faire croire. Oh ! non, tout le contraire. Ils sont beaux ces jeunes, beaux de leur conviction, de leur respect de la vie et de la terre, beaux de ce qu’on aurait appelé de notre temps « leurs valeurs », beaux de leur courage et de leur détermination. Et ils savent résister, tous ensemble : les vrais paysans, les jeunes, les gens du pays et ceux qui viennent les aider.
    Mais voilà, en face, il y a l’argent comme toujours. Les aménageurs : alors ceux-là, ils en feraient tous les trois kilomètres des barrages qui ne servent à rien si ce n’est à faire sonner leur tiroir caisse. Et les combines qu’ils ont ! vous ne pouvez pas vous imaginer ! Ils sont bien sûr de mèche avec les industriels de l’agriculture. Qu’est-ce que vous dites de ça : ils ont fait les études pour ce barrage et maintenant ils ont eu le marché et feront cet ouvrage. Vous avez compris, c’est une belle magouille… Vous me demandez ce que font les politiques ? Oh ! j’en ai vu certains, sur le terrain, avec les opposants ! Les courageux. Et puis, il y a les autres : toujours la même histoire : ils ne veulent pas voir la vérité, ils ne connaissent même pas le dossier. Ils sont là pour faire les beaux et se ranger du côté de ceux qu’ils pensent être les plus forts (mais là, ils se trompent, ils font le mauvais choix). En plus on ment dans cette histoire, on raconte n’importe quoi, on utilise des arguments que les experts et les scientifiques balaient d’un revers de main : par exemple, on justifie le massacre de cette belle forêt en parlant de « disperser » une pollution actuelle (pas de la traiter hein !) à une époque où d’autres font de la phytoépuration . C’est à mourir de rire ! Sauf que, par leur bêtise, par leur ignorance, pour leur frénésie d’argent ou leur carriérisme hystérique, ils vont détruire une zone humide, un trésor pour la biodiversité, ils vont détruire un poumon en détruisant des arbres … Eh oui, vous avez raison, les arbres, eux, ils dépolluent, ils prennent le gaz carbonique de l’air et ils y mettent du bon oxygène, celui dont nous avons tant besoin. On a tous appris ça à l’école. Et puis, ils «distribuent » l’eau, ils retiennent la terre. On le sait bien dans nos pays si secs, à la terre si pauvre, où on a coupé tant d’arbres ! Plus de racine pour retenir la terre, plus de feuille pour transpirer la bonne humidité et pour nourrir le sol d’un bon humus, quand elles sont mortes. Oui, tout ça, on le sait tous. Et quand même, on les a laissé couper nos arbres, anéantir cette ombre merveilleuse, et voilà notre pays en voie de désertification… Vous avez raison, c’est vrai j’aime les arbres. Comme des amis, dites-vous ? Non, comme des frères, des frères de vie sur notre toute petite planète. Je les aime de respect, de reconnaissance, d’admiration et de tendresse.
    Et puis vous connaissez mes petits-enfants. Moi, je ne veux pas qu’ils vivent dans un monde où de monstrueuses machines digèrent en quelques secondes les quarante ans de vie d’un arbre, quand ce n’est pas les cent ans ou plus. Un monde où les machines prennent la place des miracles de vie qu’elles détruisent. Un monde de brutes, de barbares. Le monde qu’ils veulent, tous ces jeunes, là-bas dans le Tarn, c’est un monde de partage et de douceur, un monde humain, quoi ! C’est dans ce monde là que je veux voir vivre mes petits-enfants. Alors vous savez, quand, pour « mater » les opposants, on envoie nos forces de l’ordre, oui, celle que nous payons avec nos impôts pour qu’elles nous protègent et qui, là, ne protègent que l’argent, les magouilleurs, les menteurs, les carriéristes, ça me fait mal ! Parce que vous ne pouvez imaginer la violence qu’il y a là-bas. Je l’ai vu : les grenades lacrymogènes (quels horribles engins !), pire, les flashball, et les matraques en plus ! C’est la guerre ou quoi ! Comment voulez-vous que je dorme bien et que j’ai bonne mine.
    Oh ! voisin, ce que je vous ai raconté, il faut que vous le disiez autour de vous. Il le faut absolument…
    Tiens, qu’est-ce que c’est ? Une rumeur, une chanson peut-être ? Chut ! écoutez. Vous n’entendez pas ? On dirait bien que c’est le chant des Partisans…..

  3. Dans le poème cette phrase :  » …Des femmes magnifiques leur donner a manger… »

    Laisse tomber collègue !
    C’est une vision dépassée de LA FEMME sauf si tu la prends encore pour TA MERE !

  4. « Oui , des femmes magnifiques leur donner à manger « , car ces femmes-là ne portent pas les armes . La Femme construit un nid pendant 9 mois , elle donne de l’amour , elle nourrit comme notre Terre Mère ou ce qu’il en reste si ces massacres continuent . alors plutôt que de se battre , d’inciter à la violence , elles nourrissent ces femmes !!! elles donnent de l’amour à ces jeunes qui combattent pour un monde meilleur , je suis fière de faire partie de ces femmes qui ont donné à manger à tous ces enfants courageux de la Terre .
    Puisse la Terre vous rendre au centuple l’amour que vous manifestez en défendant les arbres.
    je rêve d’un monde meilleur , merci à vous tous de porter et de crier si fort ces valeurs

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