Plateau de Millevaches

Action collective sur la gendarmerie d’Eymoutiers (87) :
procès d’un habitant du Plateau de Millevaches

Un habitant de la Montagne Limousine est convoqué devant la justice le 3
septembre 2015 à 8h30 à Guéret (23) , pour répondre
personnellement d’un action collective menée suite à la mort de Rémi
Fraisse.

Rémi Fraisse a été tué par les gendarmes dans la nuit du 25 au 26
octobre 2014. La grenade qu’ils ont projetée sur lui, dont l’usage est
de plus en plus fréquent dans la répression des manifestations, est une
arme de catégorie militaire contenant du TNT. Son explosion au contact
immédiat du corps du manifestant l’a tué sur le coup, lui sectionnant la
moëlle épinière et lui perforant un poumon.

Le samedi 8 novembre 2014, près d’une centaine d’habitants de la
Montagne Limousine se sont rassemblés à Eymoutiers pour
manifester leur rage et leur solidarité suite à cet assassinat. Le
rassemblement s’est déplacé jusqu’à la gendarmerie du village, où
après avoir installé un espace convivial de pique-nique, de musique et
de chants, plusieurs personnes ont apposé des cadenas et des
chaînes sur les portiques d’entrée de la brigade. Ce jour-là le message
était clair : les gendarmes sont dangereux, il faut les empêcher de
nuire par nous-même. Trente minutes après le départ des manifestants,
les dispositifs de fermeture étaient déjà détruits, et les gendarmes
pouvaient reprendre leurs activités normales.

Quatre mois plus tard, la ZAD du Testet n’existait plus, expulsée sans
ménagement au mois de février par une coalition réactionnaire
assez inédite, qui vit cinq sections départementales de la FNSEA menacer
et agresser les occupants sous l’oeil approbateur des mêmes forces de
gendarmerie.

Sept mois plus tard, paraissait le rapport d’une commission de
l’assemblée nationale créée à l’issue de l’assassinat du mois d’octobre
pour enquêter sur la répression des manifestations. Loin de limiter les
méfaits des forces de l’ordre, ce rapport a le culot de proposer
de nouvelles mesures de contraintes, qui vont de l’assignation à
résidence préventive pour des personnes ciblées, à l’extension
des interdictions de manifester, en passant par la possibilité
d’effectuer préventivement un contrôle de l’identité de la totalité des
participants, la systématisation des « lanceurs de balle de défense »,
et la création d’unités de répression spécialisées.

Ils sont restés sourds aux interventions d’une demi-douzaine de
personnes éborgnées par les flashballs ou les « lanceurs de balles de
défense » (sic) de la police.
Ils font comme si la cause de la mort de Rémi était simplement lié à sa
participation au rassemblement du Testet (« s’il n’y était pas allé, il
ne serait pas mort ! »), et non le fait que les gendarmes nous tirent
dessus avec des armes militaires.

Sept mois plus tard, également, se bouclait une enquête de gendarmerie
relative à l’action du 8 novembre à Eymoutiers. Ses conclusions
menaient à la convocation d’un habitant de la Montagne devant le
Tribunal de Grande Instance de Guéret au mois de septembre, pour
répondre du ronflant chef d’inculpation suivant : entrave à la
circulation de personnel et de matériel militaire en vue de nuire à la
défense nationale. Un délit passible de cinq ans d’emprisonnement et
75000€ d’amende… pour réprimer une action symbolique et collective.

Ce n’est pas un cas isolé : plus de cinquante personnes sont
actuellement en prison, ou assignées à résidence, sous contrôle
judiciaire, ou convoquées devant la justice, suite à des manifestations
similaires partout en France.

Il est des séquences politiques dont l’enchaînement peut se lire comme
un message de la machine à gouverner et à écraser. Celui
qu’on nous envoie aujourd’hui est clair :

Tuer les manifestants et les perturbateurs fait partie du travail des
forces de l’ordre. Le gouvernement les soutient. Il renforce leurs
armes, il renforce leur présence, et se tient prêt à réprimer toute
contestation quant à la direction qu’il a choisi.

Nous comprenons le message, et nous saurons y répondre, de mille
manières. Dans l’immédiat, une de ces réponses passe par le
soutien aux personnes visées par leur politique de la terreur.

Rendez-vous le 3 septembre 2015 à 8h30
devant le Tribunal de Grande Instance de Guéret (23)

Ne nous laissons plus écraser !

Contact et inscription à la liste d’infos : soutiencadenas@riseup.net

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