« Quelques réflexions autour d’un conflit stérile»
Après 15 mois de « guè-guerre » quasi quotidienne entre nous, et avant qu’elle ne débouche sur un nouveau drame que, nous espérons, nous voulons tous éviter, il nous semble important de marquer une pause. Et pourquoi pas, de nous rencontrer autour d’une table afin d’essayer de résoudre ce conflit en adultes responsables autrement qu’à coups d’insultes, de calomnies et de manches de pioches.
Pour lancer le débat, nous aimerions rappeler quelques réalités de base concernant les acteurs en lice et également resituer ce conflit local dans son contexte global.
Vous êtes en majorité des ruraux vivant dans cette région du Tarn et beaucoup, pensons-nous, sont des « petits paysans » confrontés depuis soixante ans à la modernisation accélérée de l’agriculture. Cette dernière vide inexorablement les campagnes en éliminant les faibles au profit des plus forts, comme le veut la logique libérale de compétition incessante, de façon à concentrer le nombre d’exploitations agricoles. Ce terrible processus, à l’oeuvre depuis trois générations, est d’ailleurs en train de s’accélérer avec l’apparition des fermes-usines comme la fameuse « ferme des milles vaches » en Picardie. Comme d’habitude, l’Europe technocratique et l’Etat français de gauche comme de droite favorise cette évolution qui nous prépare un monde sans paysans où toute la production sera assurée par d’immenses exploitations gérées par des sociétés multi-nationales de capitaux. Le barrage de Sivens fait partie de cette dangereuse politique, dont nous serons tous victimes avec le monde rural dans son ensemble. La centralisation du contrôle de l’eau liée à ce barrage mène à une concentration des exploitations où nombres d’agriculteurs sont voués à disparaître. Un barrage crée un robinet qu’une seule main contrôle et vous devrez vous soumettre au bon-vouloir de cette main.
En fin de compte, malgré nos différences culturelles plus ou moins marquées, nous luttons contre le même système. Nous recevons vos problèmes et vos colères légitimes, mais nous vous proposons de discuter ensemble des réelles causes et des vrais responsables des difficultés traversées afin d’en dégager des solutions.
Alors c’est vrai, nous ne sommes pas né-e-s ici, mais nous sommes tombé-e-s amoureux-ses de cette petite vallée sauvage et paisible jusqu’à vouloir y vivre et ainsi empêcher qu’elle soit noyée par un énième barrage que nous estimons nuisible autant d’un point de vue économique qu’environnemental.
Depuis un an, nous construisons peu à peu un village alternatif, basé sur une agricultures vivrière comme des tout-petit-e-s paysans-annes. L’ambiance y est fraternelle et joyeuse et nous vous invitons à venir nous rendre visite sur site.
Dans un souci d’apaisement, nous avons libéré les champs le long de la rive droite du Tescou et nous avons démonté toutes les structures qui s’y trouvaient afin de laisser les parcelles libres d’accès aux riverains pour une utilisation agricole. Nous nous sommes engagé-e-s auprès de la Préfecture à laisser libre accès aux équipes de ERDF pour qu’elles ré-installent la ligne électrique qui avait été détruite par l’entreprise responsable des travaux d’aménagement du site du chantier. Ceci afin de permettre le retour souhaité de Madame Morel et le bon fonctionnement de la Maison de la Forêt.
Nous serions heureux de vous accueillir sur le site (tant que vous n’êtes pas armés d’intentions belliqueuses).
Dans l’attente d’une réponse favorable de votre part, nous réitérons donc notre proposition de rencontre afin d’établir ensemble des relations de bon voisinage et de paix.
Des habitants et sympathisants de la ZAD.
beau écrie
Ok avec Robin des Bois pour 1 table ronde ou plutôt élipsoïde, mais en avril SVP car je serai absente de France jusqu’au 19/03/15.
Je vous invite à découvrir https://www.endecocide.org/fr 1 réseau européen avec lequel je suis active depuis quelques années, pour qu’il soit enfin international.
Ci-dessous, 1 projet que je mettrai en oeuvre très bientôt :
http://www.yrdp.org/website/?lang=en pour vous présenter l’Ong cambodgienne avec laquelle j’oeuvre virtuellement depuis 2 ans et 1/2. Je compte y aller le 17/02/15 et voir en direct certaines réalités, loin des clichés touristiques sur mon pays natal. Dans ce pays où ont évolué des enfants obligés jusqu’à tuer leurs propres parents, sous Pol Pot, la violence a pris le dessus sur les valeurs basées sur le respect de la Nature et de son prochain. La corruption et la soumission ont multiplié les paysans sans terre et les pêcheurs sans rivière. Et c’est pourquoi, j’oeuvre également avec https://www.endecocide.org/fr/
Je compte donc rencontrer http://www.projectalba.com/index.php?lang=fr qui ré-introduit le bio maraîchage, et http://www.nomadrsi.org/-Cambodia-.html pour promouvoir le retour aux médecines naturelles.
D’autres rendez-vous auront lieu avec les autres futurs acteurs d’Asie, afin de réaliser un Festival Mondial de la Terre que j’espère en 2016 à Phnom Penh…
Ces démarches seront nos outils pédagogiques principaux pour émanciper mon pays et d’autres contrées du Monde, du Codex alimentarius qui dirige la politique économique planétaire et qui empoisonne le monde du vivant, avec que de « bonnes intentions », n’est-ce pas ?
A plusieurs, nous réussirons plus efficacement et plus rapidement à promouvoir le Vivre ensemble pour le meilleur…
Quoi de mieux qu’un reportage à réaliser pour une diffusion médiatique des partages/échanges de procédés à découvrir ?
En espérant vous avoir inspiré(e)s et solidairement
Darna
et vous auriez pu rajouter que les petits agriculteurs sont en danger car le forfait agricole est remis au debat et la fnsea est pour son arrêt ;cela toucherait en France plus de 200000 exploitations qui serait mis en danger immediat et en cessation de paiement ;information confirme par le modef
A voir, car la loi tel que je l’ai entendu (je suis en parcours d’installation agricole) le forfait agricole (paiement des cotisations sociales suivant une somme fixe dépendant de la taille et la nature de la ferme) évolue vers un % du chiffre d’affaire avec le même plafond de chiffre d’affaire.
Du décret pour l’année 2015 on paie 13% avec une limite de chiffre d’affaire de 76 300€ annuel.
En gros, cela sauve la mise des maraichers, leur permet d’investir un peu plus sans risque mais je ne suis pas sur que cela sauve la mise des petits éleveurs/laitiers.
La Safer est complice de tous les conflits d’intérêt depuis le bail où elle a été créée par qui, au fait ? Ne vous êtes vous pas demandé comment l’industrie agro-alimentaire a détruit peu à peu la petite paysannerie ? En 1900, environ 1/3 des Français étaient des ruraux, aujourd’hui à peine 2% ! Pour faire chic, maintenant faut la croissance du…chômage et marcher sur la tête en pensant avec son bas ventre…Travailler + pour gagner -, c’est ça être môôôôderne !
Bravo.
Voyons comment les anti-barrages (dont certains se vantent d’être surtout anti-zadistes, ne l’oublions pas) réagiront à cette (nouvelle) ouverture au dialogue…
erratum !
je voulais écrire bien sûr « voyons comment les pro-barrages (…) »